En matière de diagnostic des agents viraux hautement pathogènes, le Laboratoire P4 apporte une aide à la fois scientifique et technique aux pouvoirs publics, avec la mise à disposition 24h/24 et 7j/7 d’une plateforme technologique de pointe hautement sécurisée et de moyens humains adaptés à son fonctionnement. CNR FHV
La capacité technique de diagnostic des différents agents de groupe de risque 4 appartenant à plusieurs familles virales (Arenaviridae, Filoviridae, Paramyxoviridae et Bunyaviridae) est donc garantie malgré le grand nombre de techniques virologiques à mettre en œuvre. Une veille bibliographique et un suivi permanent des nouvelles émergences virales et des techniques de référence en matière de diagnostic sont également essentiels pour mener à bien cette mission.
Le diagnostic de fièvre hémorragique virale peut être réalisé sur des prélèvements biologiques de diverses natures (sang ou autres fluides biologiques, tissus, organes…). Lorsqu’un patient présente des symptômes et des signes cliniques compatibles avec une infection par un virus hautement pathogène, des prélèvements potentiellement infectieux sont réalisés et envoyés au Laboratoire P4. Le diagnostic a pour rôle de déterminer l’origine des troubles observés chez le patient en détectant directement dans les prélèvements biologiques le virus ou ses constituants (diagnostic direct) ou en mettant en évidence la réponse immunitaire du patient spécifiquement dirigée contre le virus (diagnostic indirect).
Techniques de diagnostic mises en œuvre au Laboratoire P4.
L’amplification spécifique du génome viral par RT-PCR est la plus utilisée, mais le virus peut également être identifié dans des cellules infectées à l’aide de marquages fluorescents, ou amplifié in vitro par culture sur cellules. La technique de culture sur cellules, obligatoirement réalisée dans un Laboratoire P4, est actuellement la seule qui permette d’apporter la preuve formelle que le virus isolé du prélèvement est infectieux. C’est de plus la seule technique qui permette d’isoler la souche virale et de caractériser génétiquement le virus, ce qui s’avère très important pour les études épidémiologiques et la santé publique. Le diagnostic indirect est quant à lui représenté par les sérologies virales, qui permettent de rechercher les anticorps spécifiques du virus fabriqués par le patient au cours de l’infection (techniques ELISA notamment). Selon la quantité et le type des anticorps retrouvés, cette technique permet de dater l’infection et de définir l’état immunitaire du patient, étape importante pour instaurer ensuite une thérapie adéquate. Le diagnostic est dont essentiel pour le patient et ses chances de survie, mais il est également indispensable pour l’entourage médical et familial qui doit pouvoir lever le plus rapidement possible les mesures de protection draconienne systématiquement instaurées dès les premiers doutes pour éviter la contagion et des cas secondaires en cas d’infection avérée.